Néologisme inventé pour sortir du schéma trop restrictif de la binarité « homosexualité / hétérosexualité », créé et utilisé pour affiner le concept de bisexualité et s’en détacher, le mot pansexualité permet aux personnes n’ayant pas de préférences de genre de se sentir représentées, réunies.
Pour comprendre cette notion, prenons le mot à sa racine : le préfixe « pan », qui vient du grec, désigne « tout, chaque ». Autrement dit, le mot pansexualité désigne l’aptitude, la possibilité, l’envie, le désir, d’avoir des relations sexuelles sans prêter attention au genre de l’autre. Bien entendu, ne tombons pas dans l’écueil de la croyance d’après laquelle la personne pansexuelle désirerait tout le monde. Il s'agit de possibilité et non pas d’obligation inscrite dans le marbre. Après cette brève introduction, passons en revue les principaux paradoxes à connaître sur la pansexualité et sa communauté.
Voilà un premier paradoxe pour un concept si méconnu du grand public. La pansexualité a sa journée internationale. Elle a en effet lieu chaque année le 23 septembre. Rassemblées ou non en communauté, les personnes pansexuelles célèbrent alors leur liberté sexuelle, partagent leur expérience, se présentent, se dévoilent à la face du monde pour faire connaître leur cause et les défis qui l’accompagnent.
Les personnes se désignant elles-mêmes comme étant pansexuelles reconnaissent l’existence du genre sans pour autant faire de distinction entre les genres recensés en sociologie. Les différences existent, sont identifiables à certains signes physiologiques mais ne jouent pas de rôle particulier quand il s’agit d’aimer ou d’être attiré par une personne. A cela s’ajoute la réfutation des « sexes ». Pour une personne pansexuelle, il n’y a pas de sexe masculin ou de sexe féminin prédéfini, seulement des personnes qui se construisent une identité sexuelle au cours de leur vie.
Si certaines personnes pansexuelles ont ressenti un jour le besoin de mettre un mot sur leur sexualité, c’était avant tout pour décoller les étiquettes que la société leur avait collé sur le dos sans leur avoir demandé pour autant si cela leur correspondait vraiment. Longtemps confondue avec la bisexualité, et parfois même par les personnes concernées qui ont des fois du mal à se trouver, à se définir, la pansexualité s’est affranchie de cette étiquette. Cependant, et là est le paradoxe, du refus d’étiqueter les identités, les genres, les groupes, les communautés, est apparu un nouveau mot, une nouvelle notion, une nouvelle communauté, au final une nouvelle étiquette.