Ensemble complexe et évolutif, la locution « Lesbiennes, gays, bisexuels et trans », plus connue sous le sigle LGBT, est utilisée pour désigner toutes les personnes ne se sentant pas hétérosexuelles et/ou cisgenres. Outre son aspect identitaire et distinctif, cette notion est aussi un mouvement : le mouvement LGBT, qui rassemble toutes les actions politiques, juridiques ou de sensibilisation, toutes les luttes, les manifestations, les célébrations, qui ont pour objectif la liberté et la tolérance pour et envers toutes les personnes, qu’elles soient hétérosexuelles, LGBT, pansexuelles, asexuelles, etc.
Comme vous l’avez sans doute remarqué, le titre de cet article ajoute un « + » à LGBT. Ce « + » est une marque permettant d’adjoindre de nouvelles identités sexuelles qui n’étaient pas connues ou que très peu répandues à l’invention du sigle. Ce « + » est ainsi un moyen d’inclure les personnes « queer », les personnes asexuelles, les personnes intersexes, les personnes altersexuelles ou encore les personnes pansexuelles qui n’étaient jusque-là pas prises en compte. Avant de poursuivre sur l’histoire LGBT+, il paraît grand temps de faire un petit tour d’horizon des différentes définitions du lexique LGBT+.
LGBT+ : Définitions
Tous les termes contenus dans le sigle LGBT+ concernent l’orientation sexuelle et affective — il est d’ailleurs fréquent que la notion d’affectivité soit oubliée par les opposants au mouvement LGBT+. Passons ce sujet sensible et intéressons-nous aux définitions LGBT+.
Lesbianisme : Il s’agit d’un mot décrivant l’attrait exclusif sexuel et sentimental se produisant entre deux femmes se qualifiant elles-mêmes de « lesbiennes ». Autrement dit, ce terme est le pendant de l’homosexualité qui est désignée par le « G » de « gays » dans le sigle LGBT+.
Homosexualité : Représentée par la lettre « G » dans LGBT+, l’homosexualité désigne une attirance exclusive pour les personnes de son propre genre, à savoir le genre masculin.
Bisexualité : Symbolisée par la lettre « B », la bisexualité indique la potentielle attirance pour une femme comme pour un homme, sans qu’il n’y ait forcément d’égalité entre la force de l’attirance. De la même façon, la bisexualité ne s’exprime pas toujours chez un individu, qui, selon les différentes périodes de sa vie, peut être attirée exclusivement pour un genre, puis par un autre dans un laps de temps plus ou loin long.
Trans : Un transsexuel(le) est une personne dont l’identité de genre se trouve en désaccord avec son sexe biologique de naissance. La grande question est alors de savoir si une personne est transsexuelle avant d’avoir opéré des changements par le biais de la chirurgie ou des hormones, ou bien si elle l’a toujours été. Les avis divergent.
Asexualité : Ce terme désigne les personnes qui sont dépourvues d’attirance sexuelle. Comme pour tout, l’asexualité n’est pas forcément inscrite dans le marbre. Elle peut, elle aussi, évoluer au fil des ans.
Intersexe : Le mot intersexe décrit les personnes dont les caractéristiques anatomiques ne correspondent pas aux définitions de « mâle » et de « femelle ». Il s’agit de personnes pouvant par exemple avoir des organes génitaux masculins mais un taux d’hormone féminin.
Queer : Terme péjoratif utilisé pour désigner les personnes n’étant pas hétérosexuelles, Queer vient du vocabulaire anglais et signifie « bizarre ». Aujourd’hui, on lui préfère le terme d’allosexuel ou d’altersexuel. Cependant, certaines personnes de la communauté LGBT+ le comprennent et le prennent comme un étendard pour marquer leur différence.
Pansexualité : La pansexualité est considérée comme une orientation sexuelle qui se caractérise par le fait d’être attiré sentimentalement et sexuellement par une personne sans que son genre n’entre en ligne de compte. Peu importe le genre, seuls les sentiments et l’attirance comptent.
Le mouvement LGBT+ : Des origines à aujourd’hui
Construite progressivement sur le terreau de la révolution sexuelle, qui s’est étalée entre 1960 et 1980, et notamment sur les mouvements homosexuel et féministe, le mouvement LGBT+ a connu divers moments charnières dans son histoire. Ce qu’il y a de remarquable dans cette histoire, c’est que ce mouvement, dont toutes les composantes ne sont pas forcément coordonnées, a émergé un peu partout dans le monde, mais surtout aux Etats-Unis. En France aussi, le mouvement a pris de l’ampleur dans les années 80 sous l’impulsion du mouvement homosexuel qui était parvenu, en 1971, à faire dépénaliser l’homosexualité après des années de luttes.
Ce sont en effet les luttes, et les victoires qui les suivent, qu’elles soient d’ailleurs juridiques ou symboliques, qui ont permis au mouvement de se développer. Parmi les grandes victoires, même si elle paraît futile voire complètement normale après-coup, on compte le retrait, en 1990, de l’homosexualité de la liste des maladies mentales établies par l’Organisation Mondiale de la Santé. Ce moment a très certainement été décisif pour la liberté et les droits des personnes non hétérosexuelles. Cela s’est notamment poursuivi dans plusieurs pays, dont la France, avec, par exemple, le mariage pour tous. Toutefois il s’agit d’un processus très lent qui mériterait d’être accéléré, mais qui continue et continuera tant que cela sera nécessaire.
Une histoire qui s’écrit tous les jours…