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Choisir le bon moment et les bons mots pour avouer sa pansexualité à ses proches
Accepter sa différence est loin d’être facile, c’est par ailleurs le premier pas pour se sentir bien dans sa peau et en accord avec soi-même. Mais avouer à ses parents, à ses frères et sœurs, à ses amis, à ses collègues, sa pansexualité alors qu’on les sait homophobes, du moins intolérants envers les gens différents, c’est une chose bien plus difficile encore. J’en ai fait l’expérience et je sais que les mots peuvent manquer quand il faut confier un secret aussi lourd que sa pansexualité ou son homosexualité. Pourtant c’est une étape incontournable et très importante dans la vie d’un pansexuel, d’un homosexuel ou d’une lesbienne.
Certains choisissent toutefois de vivre dans le silence plutôt que d’affronter le regard écœuré voire haineux de leurs proches. D’une certaine façon je les comprends. Cependant, ce silence, non moins douloureux avec le temps, est une souffrance pour celui ou celle qui le porte en lui. Ce fardeau est un mélange de solitude, d’abandon, de culpabilité, de honte.
Au-delà de cette souffrance personnelle, le silence, le non-dit, le tabou, tout cela empêche les mentalités de d’évoluer, de tendre vers la tolérance et l’acceptation de l’autre dans sa différence. Or cela est peut-être plus grave encore, car d’une souffrance individuelle on passe à une souffrance sociale et collective, une souffrance profondément ancrée dans la société, dans les mœurs et dans une vision unilatérale du monde et de ce qu’il doit être. Qu’il n’y ait pas de malentendu : cet avis n’engage que moi.
Conseils pour avouer sa pansexualité à ses proches : « L’acceptation de soi est la 1ère étape »
La découverte de ma pansexualité a été un processus long et douloureux. Le jour où j’ai saisis que je pouvais aimer un homme comme une femme sans qu’il n’y ait d’explication rationnelle à cela, j’ai été profondément soulagé. Je m’étais enfin trouvé après plusieurs années à avoir refoulé ma part d’homosexualité. Je m’y refusais catégoriquement car j’éprouvais un réel désir pour les femmes. Mais au fond de moi, je savais que les hommes me donnaient aussi envie.
Alors j’ai pensé que j’étais bisexuel. A vrai dire, peu importe le nom qu’on donne : bisexualité, pansexualité, cela n’a pas vraiment d’importance. L’important est de se découvrir, de se connaître soi-même. Sans cette connaissance de soi, comment avoir confiance en soi ? Comment expliquer à ses proches ce que l’on ressent ? Comment présenter un petit ami après avoir présenté quelques temps plus tôt une petite amie ? Qui, en effet, ne souhaite pas présenter son amour à ses parents, à ses frères, à ses sœurs, à ses amis ? Je ne fais pas partie de ceux-là. Il était essentiel pour mon bien que je puisse en parler librement autour de moi.
Le fait de dire ce qu’on a sur le cœur est un moyen de se libérer de ses peurs, et notamment de cette peur du regard de l’autre qui n’a pas lieu d’être, mais qui est compréhensible. Quand on craint le regard de l’autre, c’est souvent parce qu’on ne s’est pas encore accepté totalement. Comme je l’ai dit auparavant, l’acceptation de soi est la première étape. La seconde est alors d’en parler avec les gens de son entourage, de leur expliquer calmement de quoi il s’agit et que cela ne change rien à la relation qu’on entretient avec eux.
Conseils pour avouer sa pansexualité à ses proches : « Il est question de sensibiliser »
Par expérience, je peux vous donner le conseil de choisir le bon moment mais aussi les bons mots pour expliquer sa pansexualité à ses proches. Attention, il ne s’agit pas d’un aveu, car dans l’aveu la notion de faute est centrale, et la pansexualité n’est pas une faute, ce n’est pas quelque chose que l’on doit se reprocher. Il est question de sensibiliser sur le sujet. En effet, les gens n’aiment pas, ont peur, détestent, haïssent quand ils ne connaissent pas. A partir du moment où ils comprennent, où ils connaissent, la plupart des gens savent faire la part des choses et faire preuve de tolérance. Il est donc très important de présenter la chose sous un aspect positif. C’est un moyen de rassurer les gens, notamment ceux qui de base ne sont pas forcément les plus tolérants ni les plus ouverts.
Dîtes-leur donc ce que cela signifie pour vous d’être pansexuel, homosexuel, lesbienne, etc. Même s’il s’agit d’un moment difficile, cette épreuve vous renforcera et consolidera vos relations avec vos proches. Vous en sortirez grandi et vos proches aussi. Enfin, ce que je vous conseille, c’est d’écouter la réaction de vos proches. Ne vous braquez pas, ne cherchez pas la confrontation, cherchez plutôt à leur faire montre de compréhension, et cela même si cela semble compliqué ou injuste.
J’espère que mon témoignage et que ces quelques conseils vous aideront à surmonter cette épreuve. Je suis de tout cœur avec vous.
Amicalement,
Gabi